7 mythes de la cybersécurité démystifiés : État des lieux en 2025

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À RETENIR

  • Les cyberattaques sont en hausse, survenant toutes les 39 secondes, souvent via des arnaques par hameçonnage.
  • Les cybercriminels ciblent aussi bien les entreprises que les particuliers.
  • Les tentatives d'hameçonnage sont devenues plus sophistiquées et difficiles à détecter, utilisant souvent l'IA.
  • Un mot de passe fort ne suffit pas – l'authentification multifacteur ajoute une couche de protection supplémentaire.
  • La cybersécurité est une responsabilité partagée ; tout le monde doit rester vigilant.
  • L'utilisation de plusieurs niveaux de sécurité est essentielle.

Les cyberattaques, notamment les rançongiciels et la fraude en ligne, ont connu une augmentation significative récemment. D’ici 2028, le coût mondial de la cybercriminalité devrait atteindre 13,82 billions de dollars.

La complexité croissante des cybermenaces pose un risque supplémentaire, les pirates informatiques utilisant des techniques avancées, notamment les logiciels malveillants, les attaques multi-vecteurs et les exploits zero-day pour contourner la sécurité.

Cela souligne l’importance de la sensibilisation à la cybersécurité, pourtant de nombreuses personnes croient encore aux mythes courants et sous-estiment les risques.

Dans cet article, nous démystifions les mythes et les idées fausses les plus répandus en matière de cybersécurité. Si certains points peuvent sembler évidents, ils n’en restent pas moins essentiels pour que les individus et les organisations puissent mieux se protéger contre l’évolution des cybermenaces.

Top 7 mythes vs. réalités de la cybersécurité

Mythe 1 : Les cybercriminels ne ciblent que les grandes entreprises

Beaucoup pensent : Les cybercriminels ne visent que les grandes entreprises ou les personnes fortunées.

Réalité : Les cybercriminels ciblent fréquemment les petites entreprises, les considérant comme des cibles faciles.

Mesures à prendre : Tous les utilisateurs et organisations, quelle que soit leur taille, doivent mettre en place des mesures de cybersécurité robustes, notamment des antivirus, des pare-feu, des pratiques sécurisées de mots de passe, et s’assurer que les employés sont formés à reconnaître et signaler les menaces.

Les cyberattaques augmentent rapidement, survenant environ toutes les 39 secondes, souvent via des arnaques par hameçonnage qui volent des informations sensibles pour accéder aux comptes ou appareils personnels.

Les pirates ciblent également les utilisateurs avec des virus, des logiciels espions et des enregistreurs de frappe pour voler des données personnelles comme les mots de passe et les coordonnées bancaires.

Une autre menace croissante est celle des botnets (ou « réseau de robots »), où les pirates contrôlent de nombreux ordinateurs pour utiliser leur puissance à des fins comme le minage de cryptomonnaies, souvent à l’insu de leurs propriétaires.

Dans ces situations, les cybercriminels ciblent généralement davantage les utilisateurs particuliers que les entreprises, car les individus sont moins susceptibles de disposer des mesures de sécurité nécessaires pour détecter ou stopper ces attaques.

9 conseils pour se protéger des cyberattaques

Mythe 2 : Les arnaques par hameçonnage sont faciles à repérer

Beaucoup pensent : Nous connaissons tous l’hameçonnage et pouvons facilement le détecter.

Réalité : Aujourd’hui, les arnaques par hameçonnage sont devenues beaucoup plus intelligentes. Ce qui était autrefois évident avec des fautes d’orthographe et des liens suspects est maintenant plus difficile à repérer, les escrocs utilisant l’IA pour rendre leurs attaques crédibles.

Mesures à prendre : Une formation adéquate en cybersécurité peut aider les utilisateurs à repérer ces menaces et à se protéger.

L’hameçonnage implique cinq étapes : le choix des cibles, la collecte d’informations, la création de faux e-mails, leur envoi et leur amélioration.

Des outils comme ChatGPT et Claude peuvent automatiser ces étapes en générant des textes réalistes. Des études récentes montrent que 60 % des participants sont tombés dans le piège d’arnaques par hameçonnage générées par l’IA, un taux de réussite similaire aux messages créés par des experts humains.

En plus des emails d’hameçonnage, les pirates utilisent de nouvelles techniques comme l’hameçonnage par QR code, l’usurpation de carte SIM et l’ingénierie sociale pour dérober des informations personnelles, notamment bancaires.

Mythe 3 : Un mot de passe fort empêche toute tentative de piratage

Beaucoup pensent : Un mot de passe fort vous protégera de toute cybermenace.

Réalité : Le mot de passe seul, même fort, ne suffit pas à vous protéger des cyberattaques.

Mesures à prendre : Ajouter des étapes de sécurité supplémentaires comme l’authentification multifacteur (MFA) est une meilleure façon de protéger vos données.

Des études récentes menées par NordPass et NordStellar ont révélé que jusqu’à récemment, “123456” était encore le mot de passe le plus courant, bien que les pirates puissent le craquer en moins d’une seconde.

Une autre étude réalisée par les analystes de données de Mailsuite a révélé les mots de passe pop culture les plus piratés en 2024 :

  • “Superman” est le mot de passe le plus risqué, apparaissant dans 584 697 violations de données
  • “Blink 182” et “Batman” occupent les deuxième et troisième places
  • Le mot de passe lié aux jeux vidéo le plus dangereux est “Minecraft”

Selon une étude de Beyond Identity, la génération Z présente les habitudes les plus risquées en matière de mots de passe par rapport aux autres générations. En revanche, la génération X et les Millennials sont les plus enclins à changer leurs mots de passe au moins une fois par an.

Un mot de passe fort doit comporter au minimum huit caractères et inclure une combinaison de lettres, de chiffres et de symboles. Il ne doit pas contenir d’informations personnelles, doit être unique et éviter les mots courants.

Les experts recommandent de changer ses mots de passe tous les trois mois. Cependant, même cette pratique ne suffit pas à protéger vos données, car l’hameçonnage, les fuites de données, les attaques par force brute ou l’ingénierie sociale peuvent contourner même les meilleurs mots de passe.

L’ajout d’étapes de sécurité supplémentaires constitue une meilleure approche pour protéger vos comptes et appareils. L’authentification multifacteur exige des utilisateurs qu’ils vérifient leur identité avec un mot de passe, un code à usage unique ou une authentification biométrique (comme les empreintes digitales ou la reconnaissance faciale), renforçant ainsi la sécurité.

Combinée aux mots de passe, cette méthode complique l’accès des pirates aux données et aux réseaux. Une autre option consiste à utiliser un gestionnaire de mots de passe, qui vous aide à créer des mots de passe forts et uniques pour chaque compte tout en les conservant en sécurité.

Conseils pour créer un mot de passe fort

Mythe 4 : L’antivirus et le pare-feu suffisent pour se protéger

Beaucoup pensent : Les antivirus modernes peuvent vous protéger de toutes les vulnérabilités.

Réalité : Les antivirus peuvent aider contre les menaces basiques, mais ne peuvent pas arrêter les logiciels malveillants avancés.

Mesures à prendre : Une stratégie de sécurité solide nécessite plusieurs couches de protection, comme des pare-feu avec état, des systèmes de détection d’intrusion, des plateformes de protection des terminaux et des mises à jour régulières des logiciels.

Les logiciels antivirus et les pare-feu sont essentiels pour la cybersécurité mais nécessitent des mises à jour et une surveillance régulières. Qui plus est, ces outils seuls peuvent s’avérer insuffisants face à des cyberattaques de plus en plus sophistiquées.

Si l’antivirus aide à contrer les menaces basiques, il ne peut pas arrêter les logiciels malveillants modernes, qui évoluent rapidement et nécessitent d’être couplés à des systèmes de sécurité plus robustes. Les pare-feu de nouvelle génération (NGFW) peinent également face aux menaces avancées.

Mythe 5 : La cybersécurité est la responsabilité du service informatique

Beaucoup pensent : Les employés ne devraient pas se soucier de la cybersécurité, c’est le travail du service informatique.

Réalité : Tout le monde doit suivre les meilleures pratiques de cybersécurité et rester vigilant.

Mesures à prendre : Les entreprises doivent promouvoir la sensibilisation à la cybersécurité et offrir des formations régulières.

Par le passé, les employés s’en remettaient principalement au service informatique pour la cybersécurité. Toutefois, avec la complexification des menaces et la multiplication des attaques par ingénierie sociale – consistant à manipuler les personnes pour obtenir un accès – chacun doit rester vigilant et appliquer les pratiques de sécurité élémentaires.

Les erreurs humaines, comme le fait de tomber dans des pièges d’hameçonnage ou de mal gérer les informations confidentielles, sont une cause majeure des problèmes de sécurité.

La protection contre ces menaces repose davantage sur la sensibilisation, la gestion des risques et le bon sens que sur des compétences techniques.

Les organisations doivent promouvoir une culture de la cybersécurité en proposant des formations régulières et des règles claires pour que chacun comprenne son rôle dans le maintien de la sécurité.

Mythe 6 : Les cyberattaques ne viennent que de sources externes

Beaucoup pensent : Leur organisation est bien protégée, toutes les menaces venant de l’extérieur.

Réalité : De nombreuses violations commencent au sein même de l’entreprise et sont causées par des employés ou des sous-traitants.

Mesures à prendre : Des politiques strictes de sécurité interne et de gestion des accès peuvent atténuer le risque.

Bien que les médias se focalisent souvent sur les pirates externes, un rapport de l’unité 42 de Palo Alto Networks révèle que 75 % des attaques proviennent de l’intérieur des organisations. Les employés, sous-traitants ou partenaires ayant accès aux données sensibles peuvent provoquer des fuites, que ce soit par erreur ou intentionnellement.

Pour prévenir ces risques, les entreprises doivent établir des politiques d’accès strictes, contrôler régulièrement les autorisations et surveiller les activités inhabituelles. Néanmoins, il est essentiel de gérer ces menaces avec précaution, sans créer un climat de méfiance ni surveiller excessivement les employés.

Mythe 7 : Les réseaux Wi-Fi publics sont sécurisés

Beaucoup pensent : Ils peuvent utiliser en toute sécurité les réseaux Wi-Fi pour travailler hors bureau.

Réalité : Les réseaux Wi-Fi publics ne sont pas sécurisés, ce qui en fait des cibles faciles pour les pirates.

Mesures à prendre : Éviter d’accéder à des informations sensibles. Utiliser un VPN et son point d’accès personnel.

Les télétravailleurs utilisent souvent des espaces publics comme les cafés, les restaurants et les bibliothèques. Selon une enquête de Forbes Advisor, 21 % se connectent au Wi-Fi public pour travailler. Cependant, 43 % des utilisateurs ont rencontré des problèmes de sécurité sur ces réseaux.

Le Wi-Fi public n’est pas sécurisé, ce qui facilite le vol de données personnelles par les pirates ou l’infection des appareils par des logiciels malveillants via de faux réseaux. Les mauvaises habitudes de cybersécurité prises pendant la pandémie avec le télétravail, comme l’utilisation de réseaux non sécurisés ou le partage d’appareils, ont également accru les risques internes et rendu les organisations plus vulnérables aux cyberattaques.

Pour rester en sécurité sur le Wi-Fi public, évitez d’accéder à des informations sensibles comme vos comptes bancaires et utilisez un réseau privé virtuel (VPN) pour protéger vos données.

Assurez-vous que les sites web sont sécurisés en vérifiant la présence de “https://” dans l’URL. Dans la mesure du possible, privilégiez votre point d’accès personnel ou vos données mobiles.

16 mesures pour rester en sécurité sur le wi fi public

Mettre en place un modèle de cybersécurité solide : 5 étapes essentielles

    1. Évaluez les risques et établir une politique de cybersécurité

      Pour mettre en œuvre un modèle de cybersécurité, commencez par évaluer les risques et décider des actions à prendre pour la protection. Créez une politique comprenant un plan de reprise après sinistre, des contrôles d’accès, des tests de sécurité réguliers et un plan de réponse aux incidents.
    2. Chiffrer et sauvegarder vos données

      Chiffrez vos données pour les protéger des accès non autorisés et utilisez un logiciel de sauvegarde qui vous alerte si quelqu’un tente de les modifier.
    3. Formez les employés aux meilleures pratiques de sécurité

      Enseignez aux employés les meilleures pratiques pour maintenir la sécurité. Par exemple, des formations régulières peuvent les aider à reconnaître les e-mails d’hameçonnage, à vérifier les messages et à suivre les protocoles de sécurité.
    4. Mettez à jour régulièrement les logiciels de sécurité

      Mettez régulièrement à jour vos logiciels et systèmes de sécurité pour vous protéger contre les nouvelles menaces.
    5. Réagissez et apprenez des incidents

      Lorsqu’un incident se produit, réagissez rapidement et tirez-en des leçons pour améliorer votre sécurité.

    Conclusion

    Les 7 principaux mythes sur la cybersécurité conduisent souvent à des malentendus sur la façon de rester protégé et de garder vos données personnelles ou professionnelles en sécurité.

    S’appuyer sur une seule méthode, comme des mots de passe forts ou un antivirus, n’est pas suffisant pour maintenir une sécurité totale

    Les faits montrent que la meilleure défense contre les menaces en évolution est une approche multicouche, combinant des mesures comme des mots de passe forts, l’authentification multifacteur, le chiffrement des données et des pare-feu modernes.

    Un défi majeur de la cybersécurité est le faible niveau de sensibilisation aux risques. Des études récentes suggèrent qu’il faut mettre davantage l’accent sur l’éducation et le comportement humain. Les organisations doivent évaluer les risques, créer des politiques de sécurité, former leur personnel et mettre à jour régulièrement leur sécurité pour rester protégées face à l’évolution des menaces.

    FAQ

    Quel est le plus grand problème en matière de cybersécurité ?

    Qui est le maillon faible en cybersécurité ?

    Quels sont les deux types d’erreurs humaines les plus courants en cybersécurité ?

    Quelle est la cause la plus courante des cyberattaques ?

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    Vincent Grethen
    Responsable d'édition

    Diplômé de l'Ecole de Journalisme de Louvain La Neuve en Belgique, c'est finalement le monde du contenu en ligne qui m'a permis d'assouvir ma passion pour l'écriture. Depuis plus de 10 ans, j'explore divers secteurs, notamment le bien-être, le médical ou encore le tourisme. Cette polyvalence est mon atout majeur pour capter l'attention des lecteurs et des lectrices. Aujourd'hui, ma plume évolue au rythme des innovations, au service des passionnés de technologie, toujours avec le même plaisir de jouer avec les mots.