Selon plusieurs sources, le ministère américain de la Justice (DOJ) envisagerait de démanteler Google à la suite d’une décision de justice l’accusant de détenir un monopole déloyal dans le domaine de la recherche. Plusieurs solutions sont envisagées par les fonctionnaires.
Une scission de Google à l’ordre du jour ?
D’après nos confrères de Bloomberg et du New York Times, les fonctionnaires du ministère américain de la Justice étudieraient actuellement plusieurs solutions en vue de lutter contre la position dominante de Google dans le secteur de la recherche en ligne, avec en ligne de mire une possible scission de l’entreprise.
Le ministère américain de la Justice (DOJ) pourrait ordonner « très probablement » à Google de céder plusieurs entreprises internes, comme Chrome ou Android, ou voire peut-être même sa solution publicitaire Google Ads.
La scission ne serait pas la seule option envisagée par les fonctionnaires, selon des sources proches du dossier.
Le ministère de la justice pourrait demander une plus grande interopérabilité avec d’autres moteurs de recherche ou la mise à disposition de données à des rivaux tels que Bing et DuckDuckGo. Il pourrait également empêcher Google de forcer les sites web à partager leurs données pour entraîner des modèles d’IA.
Une autre piste étudiée consisterait à interdire les contrats très juteux signés avec des géants de l’industrie mobile pour proposer aux utilisateurs le moteur de recherche Google par défaut.
L’entreprise est connue pour verser des milliards de dollars à Apple afin que les utilisateurs iOS adoptent par défaut son propre moteur de recherche sur le navigateur Safari. Des accords similaires ont également été conclus avec Mozilla et Samsung.
Google retourne au tribunal en septembre
Aucune sanction n’a pour le moment été prise à l’encontre de Google. Le géant de la technologie a l’intention de faire appel de la décision et retournera au tribunal en septembre.
Rappelons que le ministère de la Justice a poursuivi Google en justice en 2020 parce qu’il prétendait que les accords signés avec d’autres géants de la technologie lui avaient permis de maintenir sa position dominante dans le secteur de la recherche en ligne. Ces accords auraient permis à l’entreprise d’obtenir des données qui lui auraient permis de conserver son avance sur ses concurrents. Les concurrents plus petits, comme DuckDuckGo ou Ecosia, n’avaient tout simplement aucun moyen de rattraper leur retard.
Google a toujours rejeté les allégations selon lesquelles il détiendrait un monopole déloyal dans le secteur de la recherche en ligne et a de ce fait toujours résisté aux appels à la scission. Il a notamment fait valoir que les utilisateurs pouvaient facilement changer de moteur par défaut ou utiliser d’autres moteurs.
Si le ministère de la Justice décide de démanteler Google, cela pourrait avoir un impact important sur le fonctionnement de tous les produits séparés. Toutes les versions d’Android et de Chrome (et pas seulement le projet Open Source et Chromium) seraient détachées des services de Google. Bien que cela n’empêche pas nécessairement ces équipes de conclure des accords avec Google, les accords ne seront certainement pas aussi avantageux pour Google.