Dans une décision qui pourrait remodeler le secteur des technologies, un juge américain a estimé que Google exerce illégalement un monopole dans le secteur de la recherche en ligne.
Google s’est livré à des pratiques illégales pour éliminer la concurrence
La décision, rendue le 5 août par Amit Mehta, un juge américain au district de Columbia, révèle que Google s’est livré à des pratiques concurrentielles illégales afin de maintenir sa position dominante sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne.
Le ministère américain de la justice a assigné en justice le géant de la recherche en ligne en 2020 en accusant Google de dépenser des milliards de dollars chaque année pour s’assurer que son moteur de recherche reste le choix par défaut sur divers smartphones et navigateurs web.
Voici un extrait de la décision du juge :
Après avoir soigneusement examiné et pris en considération les témoignages et les éléments de preuve, le tribunal parvient à la conclusion suivante : Google est un monopoleur et a agi comme tel pour maintenir son monopole. Il a violé la section 2 du Sherman Act.
Au cours des dix semaines de procès à Washington, les procureurs ont fait valoir que les dépenses de Google, qui dépasseraient 10 milliards de dollars par an, lui permettaient de maintenir son monopole en s’assurant un statut par défaut sur les appareils d’entreprises telles que Samsung, Apple et Mozilla. Cette stratégie a permis à Google d’accéder en permanence aux données des utilisateurs, renforçant ainsi sa position dominante sur le marché.
Google assure que le succès de l’entreprise s’explique par la qualité supérieure de son moteur de recherche
Kent Walker, le président des affaires internationales de Google, s’est rendu sur X pour assurer la défense de Google et faire part de la position de l’entreprise sur la décision.
M. Walker a affirmé que le succès de l’entreprise s’explique par la qualité supérieure de son moteur de recherche, qui a permis à Google de gagner la confiance de centaines de millions d’utilisateurs quotidiens.
Here’s our statement on today’s decision in the DOJ case:
“This decision recognizes that Google offers the best search engine, but concludes that we shouldn’t be allowed to make it easily available. We appreciate the Court’s finding that Google is ‘the industry’s highest quality…
— Google Communications (@Google_Comms) August 5, 2024
Walker a également indiqué dans son tweet que Google avait l’intention de faire appel de la décision, sans entrer dans les détails.
Les autres affaires antitrust contre les grandes entreprises technologiques
Cette nouvelle décision de justice n’est qu’une des nombreuses affaires antitrust auxquelles sont actuellement confrontées les grandes entreprises technologiques.
L’année dernière, la Federal Trade Commission (FTC) et 17 procureurs généraux d’État ont assigné en justice Amazon en accusant le géant du commerce électronique de porter atteinte à la concurrence sur les prix et la sélection des produits, et d’avoir accordé un traitement préférentiel aux vendeurs utilisant les services d’expédition d’Amazon.
En mars, le ministère de la justice et 16 États américains ont poursuivi Apple, l’accusant d’entraver la concurrence sur le marché des smartphones en empêchant les concurrents d’atteindre les clients d’Apple. Cette action en justice, qui fait suite à une enquête de cinq ans, affirme qu’Apple a tiré parti de sa position dominante sur le marché pour empêcher les clients de se tourner vers des produits d’autres marques.
Cette décision antitrust concernant Google a suscité beaucoup d’attention, car elle constitue un test majeur pour déterminer si les lois antitrust américaines peuvent efficacement lutter contre le pouvoir des grandes entreprises technologiques. Si Google fait appel, le résultat pourrait avoir des implications considérables pour d’autres géants de la technologie confrontés à un examen antitrust similaire.