Nvidia fait l’objet d’une enquête du ministère américain de la justice (DOJ) pour pratiques anticoncurrentielles après l’acquisition d’une startup israélienne de gestion d’actifs d’IA.
Nvidia se positionne comme le principal fournisseur d’équipements IA
Alors que les plus grandes entreprises technologiques s’affrontent pour améliorer leurs offres en matière d’IA – et abaisser les prix, Nvidia s’est positionnée comme le principal fournisseur d’équipements (principalement des GPU) spécifiquement destinés aux tâches d’IA. La forte demande pour le matériel de Nvidia l’a catapultée parmi les entreprises les plus riches du monde, atteignant une valorisation de 3 000 milliards de dollars au début de cette année. La forte hausse de l’action au cours des derniers mois a permis aux actionnaires Nvidia de générer des plus-values significatives.
En plus de son activité liée à la vente d’équipements pour l’industrie informatique, Nvidia souhaite également élargir son portefeuille en acquérant des entreprises de logiciels qui enrichissent ses solutions matérielles. D’après l’agence de presse Reuters, le ministère américain de la justice a lancé une enquête par rapport à l’acquisition par Nvidia de la startup « Run:ai », basée à Tel-Aviv.
Nvidia, de son côté, s’est engagée « à fournir toutes les informations dont les organismes de régulation ont besoin pour mener leur enquête ». La société fait également face à des accusations antitrust similaires en France.
Nvidia s’engage en faveur en faveur des consommateurs
Nvidia a acquis Run:ai en avril 2024 pour 700 millions de dollars, alors que cette start-up avait déjà réussi à lever 118 millions de dollars avant l’opération.
D’après les informations communiquées lors de l’acquisition, Run:ai est une « plateforme logicielle de gestion et d’orchestration des charges de travail basée sur Kubernetes ».
Cette entreprise constitue une acquisition essentielle pour Nvidia dans la mesure où elle fournit des services destinés aux professionnels de l’IA afin de les aider à transformer leur infrastructure pour accélérer le développement, optimiser les ressources et prendre la tête de la course à l’innovation en matière d’IA. L’ensemble du matériel IA d’une entreprise est intégré dans un tableau de bord unique, ce qui permet ainsi l’utilisation partagée des ressources et la gestion des clusters de GPU, tout en configurant les contrôles et les accès pour différents niveaux d’utilisateurs.
Au moment de l’acquisition, Nvidia avait déclaré que bien que les produits issus de la collaboration entre les deux entreprises seraient plus étroitement intégrés, ils resteraient également disponibles séparément, du moins « dans l’immédiat ». Le fabricant de puces taïwanais a également ajouté qu’il permettrait à ses clients HGX, DGX et DGX Cloud d’accéder aux capacités de Run:ai, tout en ne se montrant pas opposé au développement d’un « large écosystème de solutions tierces, afin d’offrir aux clients un plus grand choix et plus de flexibilité ».
L’acquisition de « Run:ai » n’a pas déclenché d’enquête officielle immédiate sur la domination de Nvidia dans le secteur de l’IA. Le ministère de la justice américain et la Commission fédérale du commerce (FTC) se sont efforcés d’examiner de près la position dominante des grandes entreprises technologiques dans les développements liés à l’IA.
Nvidia, en particulier, est dans le collimateur de nombreux régulateurs parce qu’elle est le plus grand fournisseur d’équipements spécialisés dans le calcul de l’IA, notamment en raison de sa puce IA H100, qui est très demandée.
Pour l’année fiscale 2024, la forte hausse de la demande pour des produits dans le secteur IA a permis aux revenus Nvidia d’augmenter de 126% en atteignant le cap des 60.9 milliards de dollars.
Les sénateurs américains craignent la domination de Nvidia sur l’économie mondiale
L’annonce concernant le lancement d’une enquête sur Nvidia ne provient pas d’une source officielle, et nous ne pouvons donc pas encore la situer dans le temps. Derrière ces efforts de lutte contre la mainmise des grandes entreprises technologiques sur la croissance rapide de l’IA se trouve un groupe bipartisan de sénateurs américains qui ont fait pression pour l’adoption d’une loi fédérale empêchant l’utilisation abusive de l’IA.
Quelques jours avant l’annonce de l’enquête, des groupes progressistes américains et la sénatrice Elizabeth Warren ont écrit au responsable antitrust du ministère de la justice, Jonathan Kanter, pour demander une enquête sur les pratiques commerciales de Nvidia et sur son « contrôle sur l’avenir de l’industrie informatique mondiale, qui lui confère une influence dangereuse sur l’économie mondiale ».