Quelles sont les Différences entre une Obligation et une Action ?

Fiabilité

Alors que le marché des actions vient tout juste de dépasser un record historique, les obligations d’État semblent désormais renouer avec des rendements attractifs ! Ce sont pourtant bien deux classes d’actifs totalement différentes : les actions représentent les parts d’une propriété d’une entreprise, tandis que les obligations représentent une part d’un emprunt. Mais voyons un peu plus en détails dans cet article les principales différences entre une obligation et une action.

Quelle est la définition d’une action ?

Une action est un titre financier qui représente une part de la propriété d’une entreprise et qui confère à son détenteur le droit de participer aux décisions générales de l’entreprise des assemblées générales (AGO et AGE), et de percevoir un dividende en cas de distribution des bénéfices de l’entreprise. Plus un actionnaire détient d’actions et plus son pourcentage de détention dans l’entreprise est important.

Quels sont les avantages des actions ?

Représentant une petite partie de la propriété d’une entreprise, les actions offrent à leurs détenteurs 4 avantages :

  • Responsabilité limitée des actionnaires : la responsabilité des  -actionnaires est limitée au montant de leurs apports personnels dans l’entreprise, sauf en cas d’erreur de gestion (cas des dirigeants actionnaires). Vous ne pouvez donc pas perdre plus que le montant total investi dans les actions !
  • Liquidité des titres financiers : possibilité d’échanger rapidement et à moindre coût des titres financiers sur un marché financier réglementé si la société est cotée sur une bourse. Une bonne liquidité contribue à assurer une meilleure valorisation des actifs sur les marchés financiers.
  • Droits de vote : chaque action est associée à un droit de vote. Le droit de vote permet à un actionnaire de participer aux décisions de l’entreprise lors des assemblées générales de l’entreprise (AGO et AGE).
  • Dividendes : les actionnaires peuvent être rémunérés sous la forme de dividendes en cas de distribution de dividendes. Les dividendes sont un élément essentiel dans la rémunération des actionnaires.

Quels sont les risques des actions ?

L’investissement dans le marché des actions comporte des risques importants pour les investisseurs. Les investisseurs sont généralement confrontés à divers risques, tels que le risque de perte de capital, l’absence de liquidité, le risque de change en cas d’investissement dans des zones monétaires différentes ou encore le risque lié à la défaillance de l’entreprise.

Voyons à présent un peu plus en détails les 6 risques principaux liés à l’investissement dans des actions :

1. Le risque de défaillance de l’entreprise

Les actionnaires s’exposent à un risque lié à la défaillance de l’entreprise. Les actionnaires ne font pas partie des créanciers prioritaires lors d’une procédure de liquidation judiciaire (cas des « actions ordinaires »). Une mauvaise performance économique peut également affecter la valeur des actions sur les places financières.

2. Forte volatilité des actions

Le marché des actions enregistre des fluctuations très fortes. Chaque action est affectée par des facteurs externes, comme géopolitiques, sociaux ou politiques, ainsi que des facteurs internes à l’entreprise : concurrence, endettement, carnet de commandes. Une mauvaise performance économique de l’entreprise peut avoir un impact très néfaste sur le cours de l’actif sous-jacent et générer des pertes substantielles pour les actionnaires. Il n’est pas rare de constater des entreprises perdre la quasi-totalité de leurs valeurs en quelques séances.

3. Absence de liquidité

L’absence de liquidité, régulièrement constatée pour les plus petites entreprises, affecte globalement la capacité des actionnaires à se désengager de leurs investissements. Certaines entreprises, avec une capitalisation boursière inférieure à 5 millions d’euros, enregistrent un volume de trading quotidien très faible, voire quasi nul sur les places boursières. Pour pallier ce problème, la direction de ces entreprises entame parfois une procédure destinée à délister l’entreprise de la place boursière, ce qui empêche définitivement tout espoir pour les petits porteurs de se désengager du capital de l’entreprise.

4. Risques géopolitiques et macroéconomiques

Certaines entreprises sont exposées à des risques géopolitiques majeurs. En cas de bouleversements géopolitiques, comme un coup d’État par exemple, elles peuvent alors perdre des contrats ou des investissements importants. Il convient également de rester prudent à l’égard des risques macroéconomiques. Des facteurs comme le taux de croissance économique, l’endettement public ou les politiques économiques peuvent avoir une influence importante sur la situation économique et financière d’une entreprise.

5. Risque de change

En investissant dans une autre devise que leurs monnaies nationales, les investisseurs s’exposent alors à un risque monétaire majeur. En cas de dévalorisation de leurs monnaies, ils risquent potentiellement de générer une moins-value importante, même si l’investissement sous-jacent se révèle finalement rentable.

6. Aucune rémunération annuelle garantie

Toutes les sociétés cotées en Bourse ne distribuent pas de dividendes ! Il arrive même que les sociétés technologiques n’aient absolument jamais distribué de dividendes au cours de leur existence, se contentant de réinvestir systématiquement tous les bénéfices de l’entreprise dans le développement. Si les performances économiques de l’entreprise se révèlent désastreuses, certaines entreprises peuvent par ailleurs reporter la distribution des dividendes à une date ultérieure inconnue.

Quelle est la définition d’une obligation ?

Une obligation est un titre financier émis généralement par une entreprise, une collectivité territoriale ou par un État, qui représente une part d’un emprunt et qui donne le droit à son propriétaire de percevoir un intérêt dont le taux est généralement défini à l’avance lors de l’émission de l’obligation. Certaines obligations peuvent s’échanger sur un marché financier réglementé, ce qui permet aux investisseurs de revendre facilement les obligations.

Voyons un peu plus en détails les avantages et inconvénients de ces titres financiers.

Quels sont les avantages des obligations ?

Les obligations offrent des avantages absolument indéniables pour les investisseurs. Émises par des entreprises à la recherche de capitaux, les obligations permettent aux entreprises de financer des opérations sans pour autant diluer le poids des actionnaires historiques au capital de l’entreprise. Pour les obligations convertibles, les détenteurs de ces titres peuvent échanger les obligations contre des actions ordinaires, mais dans des conditions prédéterminées à l’avance.

Les obligations offrent 6 avantages supplémentaires aux investisseurs.

  • Le remboursement est garanti, sauf en cas de défaillance de l’entreprise. Il est donc possible de préserver son capital sur le long terme en investissant des fonds dans des obligations sûres (cas des obligations d’État émises par des États dont la dette est classée comme sûre par les agences de notation).
  • La rémunération est définie à l’avance, selon les termes du contrat. Chaque obligation est associée à une date de maturité et des conditions de rémunération pré-définies, permettant ainsi aux investisseurs de choisir les actifs sous-jacents en fonction de leurs objectifs financiers. Les caractéristiques des obligations sont visibles sur le contrat.
  • Faible volatilité : les fluctuations enregistrées sur le marché obligataire sont moins importantes que sur le marché des actions. Les obligations sont globalement moins exposées, que les actions, à la volatilité générale des marchés.
  • Diversification de portefeuille : il est courant pour les investisseurs de diversifier un portefeuille financier en intégrant une composante importante d’obligations pour mieux contrôler les risques.
  • Forte liquidité des marchés obligataires : le marché obligataire est actuellement l’un des marchés financiers les plus liquides au monde, avec un volume d’échange quotidien représentant la valeur astronomique de 10 000 milliards de dollars ! Ce volume d’échange colossal offre aux investisseurs une excellente liquidité et la possibilité de se désengager rapidement d’un investissement. Les marchés obligataires sont par ailleurs régulés par des organisations gouvernementales et ils offrent l’avantage d’être transparents.
  • Forte hausse des taux d’intérêts : après plus de quarante ans de baisse, les taux d’intérêts offerts par les obligations reprennent le chemin de la hausse. Il faut savoir qu’au début des années 1980, les obligations assimilables du trésor français rapportaient plus de 17 % par an à cette époque, contre moins de 3,7 % aujourd’hui !

Quels sont les inconvénients des obligations ?

Les obligations comportent des risques et des inconvénients majeurs pour les investisseurs dont il convient de bien connaître les caractéristiques.

Voici 5 des principaux inconvénients des obligations :

  • Marché obligataire : ce marché est beaucoup plus complexe à maîtriser pour les néophytes. Il faut bien comprendre le principe de la valeur nominale, du coupon et du taux actuariel pour bien comprendre les éléments de la rémunération d’une obligation.
  • Plus-value latente limitée : la plupart des OCA (obligations convertibles en actions) sont associées à une clause limitative de plus-value qui limite généralement à hauteur de 20 à 30 % la plus-value latente potentielle liée à la conversion des obligations en actions.
  • Aucune participation au capital de l’entreprise : impossible de toucher des dividendes avec des obligations. La rémunération est définie à l’avance dans les clauses du contrat de l’obligation. Il s’agit le plus souvent d’une rémunération fixe avec le versement d’un intérêt (le « coupon »).
  • Aucun droit de vote : les obligations ne donnent pas le droit à leurs détenteurs de participer aux décisions générales de l’entreprise. Il n’est donc pas possible d’agir sur le futur de l’entreprise.
  • Risque de non remboursement : en cas de défaillance de l’entreprise, les détenteurs d’obligations s’exposent à un risque de non remboursement.

Les obligations sont-elles plus sûres que les actions ?

Les obligations sont généralement des titres financiers considérés comme étant beaucoup plus sûrs que les actions car elles offrent une rémunération prévisible (via un taux d’intérêt fixe) et elles sont beaucoup moins volatiles sur les marchés que les actions.

Le degré de risque varie suivant le type d’obligation et l’émetteur. Voici un petit aperçu des principales obligations :

Obligations émises par des entreprises

Pour les obligations émises par des entreprises, le degré de risque dépend principalement de la capacité de l’émetteur à rembourser son emprunt. Plus le risque de crédit est élevé et meilleur est le rendement, et inversement.

Obligations d’État : le risque varie suivant le pays émetteur

Les obligations d’État émises par des États stables comme la France, l’Allemagne ou les Etats-Unis (par exemple) sont généralement considérées comme plus sûres que les actions car garanties par les États émetteurs. La France émet par exemple des OAT (obligations assimilables du trésor) dont la durée de maturité varie entre un mois et cinquante ans et qui sont réputées comme des placements sûrs.

Les fonds d’investissement utilisent généralement les classements mis au point par des agences de notation privées indépendantes, telles que Fitch, Standard & Poor’s et Moody’s, pour évaluer les risques associés à chaque pays. Ces agences de notation (appelées également « Credit rating Agencies ») ajustent les notes en fonction des risques macro économiques, sociaux, politiques et géopolitiques liés à une nation. La dette de la France est classée au niveau AA- par l’agence de notation Standard & Poor’s, ce qui correspond à une dette encore stable, mais les obligations d’État ne sont pas dénuées de risque à travers le monde !

Carte mondiale des notations des dettes souveraines de l’agence de notation S&P – Mars 2024 :

D’autres pays, comme le Liban, le Sri Lanka, l’Ukraine ou encore l’Argentine, ont une dette considérée comme hautement spéculative par les agences de notation.

Le cas des « Junk Bonds »

Les Junk Bonds (« obligations pourries » en français) sont des obligations mal notées en raison principalement du risque important de défaut de paiement de l’émetteur. Le taux d’intérêt offert est assez élevé mais les risques sont très élevés.

Les actions ont-elles un meilleur rendement que les obligations ?

Il est difficile de comparer le rendement des actions avec celui des obligations, car il s’agit bien de deux titres financiers bien distincts dont les risques associés sont également totalement différents. Le marché des actions offre généralement un rendement supérieur au marché des obligations, mais cela peut considérablement varier suivant la performance des entreprises et la bonne santé économique des marchés.

Comment investir dans des actions ?

L’émergence des courtiers en ligne au début des années 2000 a considérablement démocratisé et révolutionné l’investissement dans les actions. Il est désormais possible d’investir dans des actions de façon très simple :

Investissement en direct

Il est possible d’investir dans des actions des entreprises cotées sur des marchés financiers réglementés par l’intermédiaire d’un courtier spécialisé dans la négociation de valeurs mobilières de placement, comme un courtier en ligne (Degiro, eToro…), via son propre compte-titres ou par l’intermédiaire d’un Plan d’épargne actions (PEA). Il suffit d’ouvrir un compte-titre ordinaire (CTO), de justifier votre identité, de déposer des fonds et vous pouvez investir dans des actions en passant un ordre de Bourse.

Placement en assurance-vie

Un contrat d’assurance vie offre la possibilité pour les investisseurs d’investir des fonds sur le marché des actions sans avoir à se préoccuper de la gestion du portefeuille. C’est le gestionnaire du contrat qui s’occupe de gérer les allocations d’actifs en fonction des objectifs prédéfinis.

L’investissement sur le marché des actions via des fonds ETF

Spécialisé dans un secteur d’activité bien spécifique ou dans une zone géographique, un fonds ETF est un moyen efficace de diversifier son patrimoine financier et d’investir des fonds dans le marché des actions sans avoir le souci de gérer les investissements. Un fonds ETF peut par exemple répliquer les performances d’un indice boursier, comme le S&P500, le CAC40 ou encore le Dax30.

Le cas du « Private Equity »

Pour les entreprises qui ne sont pas listées sur des marchés financiers réglementés, il est également possible de souscrire au capital lors d’une augmentation de capital, au moment de la constitution d’une nouvelle entreprise, par l’intermédiaire d’une conversion d’obligations convertibles en actions ou via l’acquisition d’actions auprès des actionnaires historiques de la société. À moins de connaître les fondateurs d’une entreprise, le « Private Equity » nécessite généralement une somme assez conséquente : plusieurs centaines de milliers d’euros et ce mode d’investissement est réservé aux grosses fortunes et aux investisseurs avertis.

Comment investir dans des obligations ?

Un investisseur peut acquérir des obligations directement via son courtier en ligne, via son Plan d’Épargne Retraite (PER) ou via son contrat d’assurance vie. Il est cependant compliqué d’investir des fonds dans des obligations directement via son propre compte courant pour un simple particulier. La plupart des obligations ont des valeurs nominales assez élevées, d’au moins 100 000 euros par obligation, et il est donc nécessaire d’investir des grosses sommes d’argent dans ces produits.

Il est également possible d’investir dans des obligations, par l’intermédiaire d’un fonds spécialisé dans les investissements sur le marché obligataire. Certains fonds peuvent en outre comprendre une composante fixe d’obligations dans l’allocation d’actifs.

Peut-on combiner action et obligations ?

La plupart des comptes-titres ordinaires offrent la possibilité aux investisseurs d’investir de façon simultanée dans des actions et des obligations, mais il existe également des solutions alternatives, telles que les fonds communs de placements équilibrés ou encore les obligations convertibles en actions.

Les fonds communs de placements équilibrés : comment ça marche ?

Un fonds commun de placement équilibré offre une meilleure diversification des risques avec un bon mélange entre des supports très volatiles (les actions) et des supports plus stables (les obligations). Un FCP équilibré comprend généralement une répartition fixe entre obligations et actions (par exemple 70 % en actions et 30 % en obligations).

Le cas des obligations convertibles en actions

Il est également possible d’investir des fonds dans les obligations convertibles en actions (OCA), c’est-à-dire des titres financiers émis par une entreprise permettant à leurs détenteurs de disposer d’une option de conversion afin de convertir les obligations en actions, selon les conditions prédéfinies lors de la souscription.

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Alexandre Robert
Administrateur de Techopedia France

L'écriture sous toutes ces formes, voici ce qui dirige une partie de ma vie et de mon travail ! A commencer par mes études, à l'EJCAM (Ecole de Journalisme et de Communication d'Aix-Marseille), pour ensuite avoir la chance d'exercer mon métier durant plus de 3 ans au sein de la Presse Quotidienne Régionale des Bouches du Rhône : La Provence et La Marseillaise. Pour compléter mon apprentissage éditorial, c'est vers le web que je me suis par la suite tourné, où j'ai eu la chance de poser mes mots sur les sites de Superprof, Food Spring, Decathlon et bien d'autres…